Anabelle Juin alias « Indianabelle »

Bibliothécaire à la bibliothèque Denis Diderot la journée, Anabelle Juin est photographe et dessinatrice le reste de son temps. Deux passions qu’elle a embrassées sur le tard mais qui comblent sa créativité et son goût des autres.

Mais qu’est-ce-que tu vas faire dans le 9.3… ? Le choix d’Anabelle Juin ne coulait pas de source ce jour de 2014 en annonçant à son entourage son aller simple pour la Seine-Saint-Denis. Qu’elle mouche avait donc piqué cette jeune bibliothécaire à Parthenay dans les Deux-Sèvres, titulaire d’une licence de médiation culturelle ? La curiosité, l’appel du grand large, l’envie d’aller voir derrière l’horizon, convaincue que de l’énergie urbaine et du brassage social naissent la créativité. « Je n’avais pas ces à priori sur la banlieue et j’y venais chercher une remise en question des mes pratiques professionnelles, l’envie de m’investir auprès de publics différents de ceux que j’avais connus », explique Anabelle, bibliothécaire depuis six ans à la bibliothèque Denis Diderot. « J’adore la diversité de nos publics et nous collaborons avec les écoles, les centres sociaux, des associations, l’hôpital de jour ». Elle anime notamment des ateliers auprès d’un groupe d’apprenants,  auprès des collégiens et des lycéens, et abonde la documentation d’un professeur à Jean-Renoir qui décortique les fake news. Elle s’occupe en outre du jury bondynois du Prix littéraire des lycéens. 

Lectrice sur le tard et dévoreuse de romans et de BD, fan de la librairie Les 2Georges, championne des gestes anti gaspi au quotidien, membre des jardins partagés de l’ancienne gendarmerie, Anabelle nourrit aussi deux passions déclenchées par son arrivée en Ile-de-France. Il y a la photo en noir et blanc. « J’adore photographier la rue où rien n’est figé, où la surprise peut surgir à chaque tournant ». Son dada ? Les gens. Elle saisit les visages et les émotions fugaces dans le boitier de son vieux Lumix acheté avec son premier salaire. Elle se reconnait mal équipée, mais toujours à l’affût. « Je me revendique du courant de la photo humaniste, celle de Viviane Maier et Robert Doisneau ». Ce regard bienveillant lui a valu le 3e prix du concours « Bondy et moi ». Mais pas question de faire de son talent un commerce. Elle s’est néanmoins trouvé un nom d’artiste « Indianabelle », en clin d’œil à la sage d’Indiana Jones. 

L’air inspirant de la banlieue l’a remis avec ardeur à sa table de dessin. Elle s’est rapprochée de l’association Bulle d’Ox. Depuis deux ans elle y perfectionne auprès de Salif Diarra son trait et sa ligne, apprend l’art de remplir les cases, les techniques de scénario et la construction des story board. Dans son élan, Anabelle a créé deux personnages insolites, un punk et un chat qu’elle décline sur des cartes postales. « Le duo porte un regard à la fois critique, décalé, et humoristique sur la société, un peu comme moi ». Une première série de 13 cartes est en vente aux 2Georges qui avait craqué dessus en les découvrant sur Facebook. L’appétit venant en dessinant, Anabelle s’est attelée à sa propre BD. « Il y est question d’un voyage initiatique, mais je n’en dirais pas davantage… ». Début décembre elle avait réalisé 11 planches, sans y compter ses heures passées. La librairie a déjà réservé au futur album un emplacement dans sa vitrine. 

 

2001 : comédienne amateure

2008 : premier poste de bibliothécaire à Parthenay

2014 : arrivée à la bibliothèque Denis Diderot

2018 : primée au concours de photo « Bondy et moi »

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