Tout à la joie de sa sélection, sa première pensée concerne quand même sa compatriote bondynoise Audrey Tcheuméo qui n’a pas été retenue pour les Jeux, au profit de Madeleine Malonga.
« Je suis triste car j’aurais vraiment aimé disputer mes premiers Jeux avec Audrey, regrette-t-il. C’est elle qui m’a fait entrer à l’INSEP lors de la saison 2014. Mais c’est le choix de notre Fédération et il faut le respecter et, en même temps, je suis content pour Madeleine, ma coéquipière de club ».
La sélection pour ces Jeux Olympiques très spéciaux est du ressort des instances nationales qui ont analysé tous les profils et scruté les résultats des judokas français durant la saison pour composer la meilleure équipe de chasseurs de médailles. Aurélien Diesse le rappelle :
« La Fédération ne regarde pas seulement les résultats bruts, mais aussi les adversaires qu’on a battus, la composition des podiums et la densité dans chaque catégorie. Dans la mienne, la concurrence était sans doute moindre que dans celle des filles, en moins de 78kg, avec Audrey et Madeleine, deux anciennes médaillées olympiques. »
La dernière ligne droite
Pour Aurélien, l’heure est maintenant à la mobilisation et à la concentration maximale pour tenter de réaliser son rêve d’enfant, quand il regardait les Jeux à la télé avec des médailles plein les yeux.
« Je ne voulais pas seulement participer, mais gagner ! », martèle le judoka bondynois.
Il a bien conscience qu’il vivra bientôt, du côté de l’Arena Champ-de-Mars, à partir du 1er août dans sa catégorie, où se retrouveront les rois du tatami pendant Paris 2024, un moment unique dans sa carrière de sportif de haut niveau.
« Je me rends compte qu’il a fallu un alignement de toutes les planètes pour être dans la bonne tranche d’âge et suffisamment performant, au moment de ces Jeux Olympiques qui se déroulent à Paris pour la première fois depuis cent ans ! C’est déjà exceptionnel en soi ».
Mais pas suffisant, quand on est un compétiteur acharné. Pour mettre toutes les chances de son côté, Aurélien profite d’entraînements physique et mental spécifiques, adaptés à la hauteur de l’événement.
« Comme ce seront mes premiers Jeux, je vais demander des conseils sur la façon de gérer l’événement à mes coéquipiers français qui ont l’expérience de la compétition, comme Walide Khyar, Madeleine, Audrey et bien sûr Teddy Riner ! »
Et puis, Aurélien tentera de grimper sur la plus haute marche du podium de ces Olympiades à domicile, le rêve de toute une vie :
« Une médaille olympique, c’est déjà unique dans la vie d’un sportif, mais une médaille aux Jeux Olympiques de Paris, c’est fantastique ! »
Viscéralement attaché à sa ville et à son club formateur – « Bondy c’est la famille, j’y suis né, et je dois tout à l’ASB judo que je tiens à mettre à l’honneur » –, Aurélien a aussi hâte de participer aux Jeux car ils représentent des valeurs qu’il essaie d’incarner dans la vie. « Au-delà d’une grande fête du sport, c’est aussi la fête de la diversité et du vivre ensemble. Ce qui est beau, ce n’est pas uniquement l’exploit individuel, mais le fait de se dépasser ensemble. C’est ça l’esprit des JO et, en ce moment, on en a bien besoin ! »