Dany Kasparian, Dany & les Yéyés

Journaliste, photographe, Dany Kasparian a traversé le sillage des yéyés avec son ex-mari où ils ont côtoyé tant de futures vedettes de la chanson. Pas de quoi l’impressionner pour autant.

Denise est Kasparian sur sa carte d’identité mais née Tarnawska trois mois avant la déclaration de guerre. Dany, comme tout le monde l’appelle, est française de cœur mais la Vistule coule dans ses veines. La journaliste et photographe parle le Polonais, voyage là-bas, collabore à des revues pour sa communauté francophile. À 80 ans, elle n’a pas oublié le parcours d’immigrés de ses parents: « je me mets toujours à la place des gens qui viennent ici fuir la misère de leur pays en quête d’un avenir meilleur ». Dany a trouvé le sien il y a vingt ans dans son pavillon de l’avenue Dolet. Bondy est son point d’ancrage. Lydia, l’ainée de ses trois filles, y dirige une agence immobilière. La gare RER est son point de départ vers Paris où ses activités la conduisent régulièrement. Notre retraitée sur la brèche se joint volontiers au banquet des séniors. Elle a fréquenté assidument la bibliothèque et le conservatoire avec ses petits-enfants. Elle en a onze, plus une arrière-petite-fille. Mais avant cela, pendant quatre décennies, elle avait travaillé et habité dans la boutique photos du studio Boissière à Montreuil, dont vingt ans avec Roger son ex-mari photographe. Commandes, prises de vue, développement, ventes, de 1980 à 2000 Dany ne chômait pas.

De Hallyday aux Rolling stones

Elle qui avait dû cesser ses études d’aide comptable à 17 ans a toujours revendiqué son indépendance. Curieuse, ouverte sur la culture et les arts, Dany a rencontré son futur mari en 1961. Le photographe traquait les étoiles montantes de la chanson pour les revues de « teenagers». Jusqu’au milieu des années soixante, ils vont shooter une palanquée de vedettes : Johnny Hallyday, Claude François, Hardy, Gainsbourg, Bécaud, les Beatles, les Rolling stones, Coltrane…

« À l’époque, il était facile d’approcher les artistes. Ils avaient notre âge et on ne saisissait pas l’importance du moment. »

Dany prenait les rendez-vous, Roger photographiait et elle gérait la suite, des tirages dans le studio jusqu’à leur envoi aux magazines spécialisés. Le couple a également travaillé pour le cinéma: « j’ai rencontré Brigitte Bardot aux Champs Elysées, nous sommes allés deux ou trois fois au festival de Cannes. » Ciné revue et Paris-jour achetaient leurs clichés. Et plus tard Bonjour les amis où Dany rédigeait aussi des articles. « En classe j’étais excellente en rédaction », dit- elle en riant.

Transmission familiale

Après un mariage en 1964 et la naissance de leur première fille, le couple s’est replié sur le studio photos. À l’époque personne ne se doutait de la valeur de l’extraordinaire fonds d’archives entreposé à l’étage. Sauf un brocanteur et une galerie d’art londonienne qui, avec l’accord de Roger, ont exposé en 2013 une partie des images en noir et blanc et des coupures de presse. Au grand dam de Dany.

« Je n’ai pas été associée à ce projet et mon nom n’a même pas été cité alors que le travail présenté avait été réalisé à deux », rappelle-t-elle toujours piquée au vif. Mais le studio Boissière n’a pas quitté sa mémoire. Maccha, sa seconde fille y a créé une galerie d’art et de culture qui encourage les jeunes artistes. Un trésor, ça se partage.

1961 : emménage dans son premier logement

1962 : formation de journaliste et d’attachée de presse

1964 : mariage et naissance de sa première fille

1980 : reprise du Studio Boissière

2000 : quitte le Studio Boissière

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