C’est avec un réel enthousiasme qu’à la veille du tournage, Elisa Doughty se prépare. Il faut dire que, dans quelques heures sur Paris, elle va retrouver l’équipe du film Les prodigieuses, avec notamment
au générique Camille Razat, Mélanie Robert, Isabelle Carré et Franck Dubosc.
« Je joue le rôle d’une prof de piano allemande. Il fallait un petit accent, même si je ne suis pas de cette origine, je fais quand même l’affaire. C’est la magie du cinéma ! »
Forcément, la Bostonienne est ravie parce qu’à la base, avec sa formation de musicienne, elle peut jouer le rôle sur mesure. Quand on lui demande comment et pourquoi elle a, un jour, jeté l’ancre à Bondy, c’est pratiquement tout le film de sa vie qui défile.
« Enfant, j’étais passionnée par les comédies musicales américaines, de La mélodie du bonheur à My Fair Lady. Mes parents étaient des Américains de base. En grandissant, j’étais la seule dans ma famille à être démocrate, bilingue et végétarienne. »
Les études la poussent alors vers les maths, la musique et – gourmandise suprême ! – la grammaire française.
Admiratrice de Meryl Streep
Très vite, Elisa Doughty comprend que le domaine scientifique n’est pas fait pour elle. Dans le Massachussetts, au Wellesley College, elle préfère se concentrer sur l’opéra et la langue de Molière. Après avoir traversé l’Atlantique, la brillante étudiante termine son cursus universitaire du côté d’Aix-en-Provence, où elle maîtrise de plus en plus le français, avant de découvrir Paris dont elle tombe amoureuse, avant même son ténor de mari. Tout s’enclenche dans la capitale. La soprano joue dans des salles de renom, brille dans plusieurs comédies musicales et cherche de nouveaux cachets. C’est par l’intermédiaire d’une collègue, Bondynoise de cœur, avec qui elle répète Don Giovanni qu’elle découvre la commune.
« Je dois être la seule Américaine installée à Bondy !, se délecte Elisa Doughty. »
« Plus sérieusement, la Franco-Américaine n’a pas oublié la période de confinement : Sans mon mari, qui était sur Oslo avec ses enfants, mes voisins ont vraiment sauvé ma santé mentale ! »
Amoureuse de la culture et du savoir-vivre à la française, Elisa Doughty ne ressent plus le besoin de repartir régulièrement aux Etats-Unis. Elle laisse plutôt sa famille lui rendre visite.
« Il y une subtilité ici et un humour qu’on ne retrouve pas toujours dans mon pays d’origine.» admet cette artiste polyvalente, attachée à sa nouvelle vie.
Entre deux tournages, il n’est pas rare de la voir enfourcher son vélo, pour longer, aux beaux jours, le canal de l’Ourcq pour se rendre à Paris.
« C’est vraiment chouette conclut-elle enjouée », avec son charmant accent à peine perceptible.