Coach sportif, président d’associations sportives, modèle, auto-entrepreneur et surtout professeur d’EPS à la cité scolaire Jean Renoir, Frédéric Tisseau jongle avec habileté entre plusieurs activités. Par son parcours, il prouve à ses élèves qu’aucune barrière n’est infranchissable.
Frédéric Tisseau n’est pas devenu enseignant par hasard. Il a choisi ce métier par vocation. Après une vie à Cholet et un Capeps en poche, il quitte la région nantaise dont il est originaire pour être muté à Bondy en 2010. « J’avais envie de travailler dans les banlieues tant décriées par les médias, là où je serai le plus utile… là où il manque d’enseignants. » La chance lui sourit. Il y trouve « des personnes que j’affectionne, des jeunes motivés, les raisons d’exercer mon métier » mais aussi des possibilités inattendues. Celle de réaliser une carrière de modèle par exemple. Repéré il y a 7 ans dans les rues de Paris, il a eu l’occasion d’intégrer l’agence de mannequinat Elite, de poser pour Calvin Klein, Renault, Adidas ou encore Chanel. « J’ai appris les codes sur le tas. C’est comme du théâtre, il faut donner l’image que le client attend de nous. » À force de porter les produits d’autres marques, il a désormais l’envie de créer la sienne. Avec des amis, il lance cette année All-in-paris.com, une marque de vêtements décontractés et un projet auquel certains de ses élèves ont pu participer. Mais toutes ces activités ne le détournent pas de son métier d’enseignant, sa vraie passion. « J’assure des cours de sport classique de la 6e à la 3e en matinée, ce qui me laisse du temps pour mes activités annexes l’après-midi. » Soit du coaching, la gestion de trois associations sportives et des projets éducatifs transversaux. Frédéric aurait pu devenir l’égérie des piles Duracell car à ce planning il faut ajouter son programme sportif.
Déclencher des vocations
Deux à trois entrainements de fitness par semaine quand il est à bas régime et jusqu’à 5 avec le footsal et le basket quand il va plus vite que le temps. « J’ai envie de montrer aux élèves qu’il n’y a pas de barrière infranchissable, qu’ils ne sont pas obligés d’exercer le même métier toute leur vie, qu’ils peuvent même avoir plusieurs casquette à la fois. Je pense que c’est en réalisant leurs passions qu’ils seront les plus performants. » Il montre l’exemple et porte au sein de l’établissement plusieurs projets en vue de déclencher des vocations. L’un se nomme Jean Renoir Russie et vise à faire découvrir les métiers de l’image à travers le suivi d’un événement sportif. « Grâce à cette expérience, on pourra proposer l’année prochaine une 3e avec l’option multimédia.» Il s’est lui aussi pris au jeu de la réalisation de vidéos. Il tourne en ce moment un documentaire sur les classes sportives qu’il a poussé au plus haut niveau. L’association sportive de footsal a par exemple été 3 fois championne de France en 5 ans. « L’objectif du film sera de présenter le climat qui règne durant ces cours et le lien entre les performances, le plaisir de jouer et la camaraderie. » Si tout jeune il voulait devenir footballeur professionnel, il a aujourd’hui de nouveaux rêves comme celui de créer sa propre école. « J’aimerai une école inspirée de la pédagogie Montessori, qui développe une culture commune mais qui laisse aussi plus de liberté aux élèves. Il faut qu’ils puissent choisir bien avant leurs 18 ans les thématiques qui les motivent et les passionnent. »
1987 : naissance
2009 : certificat d’aptitude au professorat d’éducation physique et sportive (Capeps)
2010 : arrivée en région parisienne et à la cité scolaire Jean Renoir
2015 : agrégation et début d’activité de coaching
2018 : lancement de la marque All-in et du site all-in-paris.com