Co-fondatrice d’une association qui promeut l’apprentissage de l’anglais par le hip-hop et responsable des programmes diasporas à Bond’innov, Hatoumata Magassa est fière de s’investir en faveur de l’éducation et du développement des pays du Sud.
Dans son enfance, les proches d’Hatoumata étaient tous animés par l’envie de réaliser des projets personnels en parallèle de leur emploi. « C’est bien normal » nous dit-elle avec amusement, « les Soninkés sont connus pour être de grands entrepreneurs. » Elle grandit donc à Bondy en leur compagnie et s’interroge très tôt sur la manière de les accompagner dans leur réussite. À leur insu, ils l’éveillent à ce qui deviendra plus tard son cœur de métier. Mais avant cela, la jeune franco-malienne a dû faire ses preuves. Car pour elle comme pour sa famille, le travail avec application est une valeur importante. Après quelques années à Léo Lagrange et au collège Pierre Brossolette, où elle se distinguait déjà par son goût prononcé pour la lecture, elle continue sa scolarité studieuse au lycée Jean Renoir. Sous les conseils avisés de ses professeurs, elle suit les ateliers préparant au concours d’entrée à Sciences Po. Bingo, elle le réussit mais choisit d’intégrer le campus du Havre « avec une section euro-asiatique qui encourage davantage l’ouverture vers l’international. » Un choix judicieux qui lui permettra de partir une année à Taïwan et d’apprendre le mandarin. Sous le charme de la culture traditionnelle du pays, elle décide d’enchaîner avec un long voyage en Chine avant de terminer son cursus à Paris. Ces années charnières l’aide à identifier les causes qu’elle souhaite vraiment servir : l’éducation et le développement économique en lien avec l’Afrique.
Apprendre autrement
« À la sortie de Science Po, j’ai co-fondé avec un groupe d’ami une association qui favorise l’apprentissage de l’anglais en s’appuyant sur la philosophie du hip-hop. » Soit peace, love, unity and having fun. Nommée One, two, three… Rap !, l’association marche du tonnerre et compte aujourd’hui près de 4500 élèves dans le monde. Son cours interactif en ligne Pimp Mon Anglais a même été élu mooc le plus original de 2016. « Mon association redonne confiance aux jeunes et en leurs capacités. C’est ma plus grande fierté. » Au-delà de sa méthode d’apprentissage, originale et efficace, l’association organise également des voyages linguistiques. « Je m’estime privilégiée, je fais partie des 5% de la population mondiale ayant déjà pris l’avion. J’ai eu la chance de visiter le Mali, des pays d’Asie et différents pays d’Europe. J’ai envie que tous puissent profiter de ce type d’expérience. »
Businesswoman
La présidence de cette association n’est que l’une de ses casquettes. Hatoumata mène aussi, avec cœur et passion, des activités en faveur du développement de pays émergents. Après avoir travaillé pour une agence d’architecture développant des activités en Chine et une boîte de conseil qui pousse la création de projet en Afrique, elle intègre en 2017 Bond’innov en tant que responsable des programmes diasporas et incubations. Ce retour sur ses terres natales lui fait très plaisir. « J’aime Bondy et je suis heureuse qu’il y ait sur ce territoire un incubateur aussi réputé. Je me rapproche aussi de ma famille qui m’a toujours encouragé dans cette voie. » À 29 ans, Hatoumata a encore la vie devant elle et bien des projets en tête pour soutenir l’Afrique, la jeunesse et les femmes.
1988 : naissance
2007 : admission à Sciences Po
2012 : création de One, two, three… Rap !
2016 : prix du Mooc le plus original
2017 : responsable des programmes diasporas et incubations à Bond’innov
2018 : association lauréate du trophée Vivre ensemble de la plateforme de ParisHatoumata-Magassa