Comédien de doublage et de théâtre, dramaturge, membre fondateur des Bondyzarts… Jean-Philippe Pertuit est un véritable touche-à-tout. Depuis plus d’un an, il partage aussi sa passion du théâtre à travers les cours municipaux.
Il y a des rencontres qui marquent une vie. Pour Jean-Philippe Pertuit, celle avec le théâtre en fait partie. S’il y a connu l’amour avec un grand A, il y a aussi aimé le théâtre avec un grand T. Comme il le dit, cette découverte « a vraiment bouleversé mon existence ».
Car rien ne le prédestinait à suivre une carrière artistique. « Ma scolarité a été une longue et pénible traversée du désert. J’étais
rangé parmi les sans avenir sur les bancs du lycée. » Jusqu’à sa rencontre avec le grand T, qui cache aussi une rencontre avec un texte, un public et une enseignante. « En première, j’ai dû lire à voix haute un extrait de Pierre et Jean de Maupassant. Mon enthousiasme a grandi au fil des lignes et ma timidité s’est dissipée. L’école, qui m’avait toujours paru triste et chiante, est devenue absolument passionnante », se souvient-il. « Je n’ai plus jamais voulu faire autre chose. Sur scène, je me sentais mieux que chez moi. »
Doublage dans Game of Thrones
Grâce à Claude Berman, sa première prof de théâtre, il découvre quelques années plus tard les plateaux de Dubbing brothers et assiste à une séance de doublage. Cette expérience lui permettra d’obtenir son premier cachet en participant à un enregistrement radiophonique pour France Culture à l’Opéra de Paris. S’il a un coup de coeur pour ce travail, « ce n’est que bien plus tard, en 2011 après un stage à l’Ina, que j’ai commencé à travailler dans ce milieu ». Depuis, il prête sa voix pour des documentaires, à des personnages de séries, de dessins animés et de jeux vidéo. C’est lui qui interprète Tourte Chaude dans la VF de Game of Thrones ! Il parodie aussi Steven Mnuchin dans la série d’animation Our Cartoon President dirigée par Philippe Peythieu, connu pour être la voix d’Homer Simpson.
Théâtre à la Ferme Caillard
Jean-Philippe tient à rappeler qu’il n’est pas doubleur, « ça n’existe pas le métier de doubleur, je suis comédien », que ce soit
derrière un micro ou sur la scène. Il fait son premier passage sur scène à la Maison des arts de Créteil avec le conservatoire.
À cette époque, il joue en parallèle à la cour des potiers, une grange aménagée comme un théâtre. « Elle n’existe plus mais c’était un lieu hors du commun. » La transformation de la Ferme Caillard en théâtre de poche est aujourd’hui « l’occasion de retrouver cette ambiance si particulière ». Avec les Bondyzarts, association dont il est l’un des membres fondateurs, il rêve de monter des pièces et d’organiser des spectacles métissant les gens et les genres. « Les Bondyzarts, c’est une grande marmite avec plein d’ingrédients. On fait un bouillon d’idées et on arrive à des recettes expérimentales. » La dernière en date, un défilé de mode réalisé avec des vêtements de récup’. L’année de création des Bondyzarts a une résonance très personnelle pour Jean-Philippe. C’est celle où son fils est entré à l’école, mais c’est également l’année où la Ville de Bondy a soutenu le développement de sa compagnie Terrain de jeu pour créer les premières interventions Théâtre au collège. Tout comme cette professeure de théâtre qui a marqué sa vie, il transmettra à son tour la passion en encadrant des cours municipaux.
1998 : 1er doublage pour France Culture
2001 : joue avec la Comédie française
2004 : arrivée à Bondy
2010 : Création de la compagnie Terrain de jeu
2015 : Intervention-théâtre dans 8 écoles
2017 : Gestion de cours municipaux et genèse du collectif Miroiterie