Passionné par la culture urbaine, Kelly Melgard a aussi la fibre artistique. En plus de son activité de directeur périscolaire à l’accueil de loisirs Jean Jay, ce Bondynois s’est lancé dans la customisation de baskets, ou comme le disent les initiés de sneakers.
Depuis tout jeune, Kelly gribouille et dessine dès qu’il a un stylo entre les mains. En primaire, il finissait déjà ses devoirs sur table en deux-deux pour pouvoir dessiner Astérix et les Daltons le temps restant. Ses classes, il ne les a pas faites à Bondy mais à Antony, ville dont il est originaire. Bien que ses parents aient déménagé sur le territoire lorsqu’il avait 15 ans, il a refusé de changer d’école pour continuer sa scolarité avec ses copains d’enfance. Têtu, il faisait l’aller-retour chaque jour en train jusqu’à la gare des Baconnets, près de l’Essonne. Il finit par passer un bac pro en construction topographique dans l’espoir de dessiner des projets de maisons ou de bâtiments. Mais avec l’arrivée des logiciels de conception assistée par ordinateur, les débouchés deviennent trop faibles. Il choisit donc une tout autre voie, celle de l’animation jeunesse. « Je suis issu d’une famille nombreuse et j’ai toujours eu un bon contact avec les enfants. J’ai donc passé mon Bafa. » Bon choix. Il s’y plaît vraiment, au point d’évoluer dans ce secteur depuis 22 ans. Il a été animateur à l’accueil de loisirs Jacques Prévert, est devenu adjoint au directeur à Édouard-Vaillant, a travaillé à Camille Claudel et sur l’ancien site Farnol, avant de prendre le poste de directeur périscolaire en 2012 à l’accueil de loisirs Jean Zay. Ados, il connaissait mal les enfants de son quartier, aujourd’hui c’est tout le contraire.
Sapé comme jamais
Après avoir présenté Kelly, il faut aussi parler de Kendal, voire même de Lord Kendal comme certains l’appellent. Ce surnom original est devenu en quelque sorte son nom d’artiste. Car Kendal a toujours eu la fibre artistique. Intéressé d’abord par la musique, il sort un album rap en 2003. « J’ai fait mes instru’, écrit mes chansons, créé ma pochette… je suis allé au bout de mon projet. » Un peu touche-à-tout, il commence ensuite à faire du dessin sur t-shirt. Attention, rien à voir avec la technique du flocage, « j’achetais des teintures faites pour textile et je faisais tout à la main ». Tout Bondy réclamait ses t-shirts personnalisés, il s’est donc mis à les vendre. « Je me souviens qu’une personne m’avait demandé de réaliser 15 t-shirts différents ! » Mais après des centaines et des centaines de ventes, il se lasse et s’intéresse davantage à la customisation de baskets. « J’ai commencé la customisation pour le plaisir de créer et d’avoir des baskets uniques. Et, comme pour les t-shirts, le bouche-à-oreille a pris. J’ai maintenant des commandes via Instagram. » On retrouve sur sa page Lord Kendal des Nike transformés aux couleurs des Lakers, de Batman, de Captain America ou encore d’Iron Man. Les photos « avant-après » mettent également en avant des transformations plus sobres avec des arabesques ou des imprimés fleuris. De quoi plaire à tous les goûts et tous les âges. « J’aimerais désormais franchir une nouvelle étape et réussir à changer une matière par une autre. » Un savoir-faire que peu de customiseurs ont réussi à atteindre. Le challenge ne lui fait pas peur. Comme il l’a toujours fait, il se formera en regardant des tutos réalisés par les meilleurs en ligne. Motivé comme il l’est, on parie que d’ici la fin de l’année, il aura créé sa première paire de baskets customisée de A à Z.
1992 : arrivée à Bondy
1997 : première expérience comme animateur
2003 : premier album sous le nom de scène Lord Kendal
2004 : dessin sur t-shirt
2012 : directeur périscolaire à Jean Zay
2014 : activité de customisation de sneakers