Yasmina Ouajou est une jeune femme de 27 ans qui sait ce qu’elle veut et n’a pas peur de se remettre en question. Elle n’a pas hésité à mettre fin à son contrat de modéliste en haute
couture chez Chanel pour se lancer dans une aventure personnelle. Un pari plutôt osé et risque !
Après des études dans les métiers de la mode, la jeune Bondynoise, qui n’a jamais quitté son quartier natal dans le nord de la Ville, a travaillé dans les bureaux d’études de grandes marques. Le street-wear et la haute couture, de Nike à Chanel, en passant par Balenciaga, n’ont aucun secret pour elle.
Il y a un an, elle décide de tout plaquer.
« Depuis toute petite, j’avais cette ambition mais, après avoir atteint mon but, j’ai commencé à m’ennuyer. J’avais besoin d’un nouveau challenge », résume-t-elle avec détermination. En 2020, Yasmina lance son label, Moshikura. « Moshi est l’équivalent de notre allô en japonais, et kura et la contraction de sakura, qui veut dire cerisier en fleurs. C’est aussi le nom de mon chat ! »
Selon ses propres termes, c’est un laboratoire créatif qui propose, aux professionnels comme aux particuliers, de multiples prestations autour de l’artisanat, la communication et l’image.
« Moshikura peut se diviser en trois grandes idées : la création d’objets en céramique ou en tissu, une activité de graphiste illustratrice, et la partie consulting, avec projet créatif. »
Filière locale
Yasmina s’est notamment occupé de workshop de customisation et création d’objets avec plusieurs grandes marques, telles Salomon, Nike ou Converse. Elle accompagne les enseignes pour l’élaboration de projets créatifs, campagnes de publicité ou réalisations de livres. Quant à ses accessoires, ils sont fabriqués dans son atelier et vendus directement sur son site internet.
Véritable autodidacte, Yasmina joue les modestes :
« Je suis très curieuse et manuelle. Il est facile maintenant, avec internet, d’apprendre des techniques de base. Même si, pour la céramique, j’ai eu la chance d’être initiée par des artisans.».
Pour la fabrication, la jeune artiste travaille le plus possible avec des partenaires locaux.
« Je privilégie les circuits courts car je sais d’où je viens et je tiens à faire profiter le plus possible mon entourage. Par exemple, pour mon activité de graphiste illustratrice, je mets à contribution la boutique de mariage de l’avenue Gallieni, ou la nouvelle papeterie du centre-ville… »
À fond dans ses projets, fourmillant d’idées, Yasmina a maintenant deux grands souhaits :
« Je prépare une exposition pour présenter mes produits et ceux d’autres artistes bondynois. Le but est de montrer au public de quelle manière Bondy et la Seine-Saint-Denis sont perçues à travers les œuvres de chaque artiste. Pour moi, c’est également l’occasion de partager mes souvenirs ».
Même si elle a côtoyé le monde du luxe, Yasmina n’oublie pas qu’elle vient d’un quartier populaire.
« Je suis très attachée à mes racines. C’est ma culture, elle a largement contribué à faire de moi celle que je suis devenue ! »