Saloua Hmaidi : sous toutes les coutures

Pas une minute de libre. Entre les démarches administratives et commerciales, le contact avec les clients, mais aussi les commandes de tissus, Saloua est pressée par le temps. Les journées sont souvent trop courtes pour cette jeune femme qui s’est lancée dans l’auto-entreprenariat. Passionnée de mode, après ses études dans ce secteur sur Lyon, elle a cherché le créneau idéal pour assurer son indépendance, en termes de créations de modèles.

Double culture

En fait, c’est au moment de son mariage que tout a fait tilt dans sa tête. A la recherche d’une robe spécifique, de tradition orientale mais avec une coupe occidentale, elle trouve son trésor éphémère difficilement. Devant une telle rareté, l’idée a germé dans son esprit. Fière de sa double culture, la Franco-Tunisienne a relevé le défi avec détermination,
en créant sa propre maison artisanale, avec des produits de qualité au style épuré, mêlant les coupes modernes et les ornements des tenues orientales.
Elle a d’abord installé sa boutique à Villemomble mais, en 2020 au moment du Covid, année terrible notamment pour les artisans et les commerçants, elle a dû mettre la clé sous la porte.

J’ai alors déménagé à Bondy, aux Galiotes, et j’ai stocké mes tissus chez moi, avec un atelier attenant à la maison pour produire les tenues sur mesure, indique Saloua Hmaidi. Assistée par Amina, sa modéliste, cette créatrice en mode businesswoman insiste : Nous ne proposons que des robes avec des matières nobles, à 95% naturelle, comme la soie. C’est de la très haute qualité.

Modèles à distance

Saloua sillonne la région pour se fournir sur Paris ou en banlieue. Un travail de fourmi qui l’amène à récupérer les tissus « restant » dans les maisons de haute couture, avec lesquelles elle collabore.

J’ai parfois des doutes et des angoisses, comme tous les gens qui se lancent en indépendant, mais ma résilience fait que je suis toujours là !

Sa marque commence à être reconnue sur tout le territoire, mais aussi dans les pays limitrophes, que ce soit en Belgique, en Allemagne, en Suisse et même en Italie.

« J’ai une visibilité sur les réseaux sociaux et mes tenues ont fait quelques apparitions sur des festivals, comme à Cannes ou à Locarno », s’émerveille Saloua dont l’œil
pétille dès qu’elle s’exprime sur son métier.

La plupart du temps, faute de locaux adaptés, le contact avec de potentiels clients s’effectue à distance. Pour l’achat d’une de ses tenues, d’une qualité et d’une beauté inouïes, il faut compter entre 1 000 et 3 000 €, mais la location est aussi possible, autour de 500 € durant le temps de la cérémonie. Un mariage est unique dans une vie, Saloua Hmaidi le sait : son travail d’orfèvre est un gage de bonheur supplémentaire.