Samir Gassama, bon pied, bon œil

Installé à Bondy depuis 2004, Samir Gassama emmène l’équipe nationale française de cécifoot vers la prochaine Coupe du monde. Avec pour horizon la création d’une école de formation spécialisée sur le territoire.

Bondy, terre de foot ! Alors que Kylian Mbappé s’impose au plus haut niveau du football dit traditionnel, Samir Gassama est l’une des plus importantes figures du cécifoot français, le football pour non-voyants. Né à Eaubonne d’une mère marocaine et d’un père malien, sa famille s’installe dans le 13e arrondissement de Paris lorsqu’il n’a qu’un an. Dès le plus jeune âge, il se passionne pour le foot et grandit devant les exploits de Dominique Rocheteau au Paris Saint-Germain. Ses voisins voient déjà en lui son potentiel caché et pousse le jeune homme à s’inscrire en club. Après obtention d’un Bac de commerce, il fait ses gammes comme éducateur spécialisé à la Ville de Paris. Dans le même temps, il se détourne du football traditionnel et accompagne la structuration du futsal en France. Étranger à la vie en banlieue, Samir s’installe à Bondy avec sa compagne de l’époque en 2004 et y partage sa vie avec son 13e arrondissement, où il s’époumone pour le Sporting Club de Paris – dont la section cécifoot fut créée, de son initiative, en 2015. Avec un certain succès, puisqu’elle remporte dans la foulée le championnat de France.
Gardien de but à titre bénévole, Samir jongle entre les terrains de cécifoot et son emploi à la RATP. En 2013, ses exploits dans les cages tricolores contribuent à la médaille d’argent obtenue par les Bleus au championnat d’Europe.

Relation fusionnelle

Passionné de coaching, il combine avec efficacité son travail de dernier rempart et la préparation de son diplôme d’entraîneur, obtenant finalement son BMF (Brevet de Moniteur de Football) avant de prendre la tête de la sélection nationale. Fusionnelle, la relation qu’il entretient avec ses joueurs va au-delà de la simple pratique du cécifoot. Il considère ses joueurs comme « des amis avec qui je sors et je pars en vacances », et témoigne d’une envie toujours féroce de remettre la chasuble.
L’an dernier, son Équipe de France était venue à Bondy au stade Léo-Lagrange réaliser son dernier stage avant de prendre part au championnat d’Europe, conclu au pied du podium. Particulièrement engagé pour le développement son sport, Samir emmène ses joueurs sur les terrains franciliens afin de sensibiliser les foules au football pour non-voyants. Enthousiaste, il constate avec ferveur que « les gens sont touchés lorsqu’ils regardent le cécifoot », et se ravit de voir son sport être de plus en plus médiatisé à la télévision. Il aimerait faire changer le regard des institutions du handicap et réussir à intégrer son sport dans les organismes pour non-voyants. Dans le prolongement de son implication dans la vie associative locale, il envisage sérieusement de créer une équipe de cécifoot à Bondy. À 40 ans, ce père de deux enfants scolarisés à Bondy ne voit désormais plus sa vie ailleurs que sur le territoire bondynois. Son objectif, au terme de son engagement, est de développer sa propre école de football dédiée à la pratique du cécifoot, pour former dès l’adolescence malvoyants et non-voyants à l’art du ballon rond. Et, pourquoi ne pas en rêver, dénicher le nouveau Kylian Mbappé ?

1978 : Naissance à Eaubonne
2004 : Arrivée à Bondy
2013 : Vice-champion d’Europe de cécifoot (gardien)
2016 : Sélectionneur de l’équipe de France de cécifoot
2017 : Stage réalisé à Bondy avec l’équipe de France de cécifoot

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