Sara Cakarevic, retour de service

Classée 13e joueuse française, Sara Cakarevic a fait ses gammes sur les courts de l’AS Bondy avant de plonger dans le tennis professionnel. À 23 ans, elle affronte un adversaire redoutable, le confinement. L’épreuve passée, Sara remonte au filet.

Le tournoi du Tennis club Porspoder ou celui du TCM Six-Fours sonnent moins glamour que Roland Garros à la porte   d’Auteuil. Mais cet été-là c’est toute la fine fleur du tennis hexagonal qui va s’accrocher comme dans un tie-break aux rendez-vous des circuits nationaux des grands  tournois de la FFT. Sara Cakarevic en fait partie. La Bondynoise classée 13e joueuse française sort d’un long confinement qui l’a frustrée sportivement et essorée financièrement.

Trois mois sans compétition. L’éclaircie aujourd’hui, c’est de pouvoir s’entraîner à nouveau intensément et disputer des matches. « Après deux saisons souvent blessée, je pensais tourner la page mais le virus a tout bouleversé », explique la joueuse, pressée d’en découdre. Ce sera donc en juillet et en août, en France et en Europe. « Pas de tournoi, pas de gains, c’est le lot des joueurs professionnels qui doivent payer tous leurs déplacements sachant qu’une saison revient terrible- ment cher si on n’est pas riche ou classé en dehors du top 100 mondial. » Le soutien de ses parents, les encouragements de ses trois frères et sœurs ne suffisent plus à pallier les besoins de la 431e joueuse mondiale. La tenniswoman licenciée au TC tremblaysien espère aussi se qualifier pour la troisième fois à Roland Garros qui a été reporté au 21 septembre.

Le tennis, c’est ma vie

Prometteuse, la droitière fine lame au service coupant et au coup droit tran- chant poursuit son ascension avec une 304e place atteinte en 2018. À 23 ans, Sara la battante a le cuir tanné par quatre années à trimbaler en solo ses raquettes et ses espoirs dans les tournois périphériques en Grèce, Espagne, Roumanie, Serbie… « Les victoires ne remboursent pas toujours les frais du séjour mais il faut passer par là si on veut gagner des places et puis, le tennis c’est ma vie », affirme ce bourreau d’entraînement. « Devoir vivre loin des miens m’a endurcie. » Dans un milieu sans concession, Sara s’est forgée un solide tempérament. « C’est une bonne école qui m’a ouverte sur le monde et permis des rencontres totalement improbables en dehors de mon sport. »

Devenir la numéro 1

Ses premiers échanges sur les courts du stade Petitjean remontent à ses  6  ans. Elle suivait, les yeux écarquillés dans les tribunes, ou comme ramasseuse de balles, les interclubs de  l’équipe masculine de  l’AS  Bondy en première  division. À 13 ans, elle mettait  des  pilées  à  son père. À 17 ans, elle passait négative au classement. Après l’école primaire à Roger Salengro, Sara avait intégré un collège à section tennis à Aulnay-sous-Bois, puis un lycée sport étude à Paris. Elle en est sortie bachelière en lettres, tout en évoluant avec les féminines de Bondy en championnat de France. Suivie un temps par la FFT, elle se débrouille maintenant sans entraîneur.

« Je dois tout gérer en veillant à ne pas y laisser trop d’influx nerveux avant les matches », assure cette inconditionnelle de Novak Djokovic.

Mais Sara a un moral d’airain : « je veux devenir la numéro 1 française et entrer dans le classement des 250 meilleures joueuses mondiales. » Une sportive déterminée à suivre de très près, à qui l’on souhaite de grandes victoires.

2003 : 1re licence à l’AS Bondy 2006 : championne de ligue catégorie 9 ans

2015 : dispute son 1er tournoi, en Grèce

2016 : 1re victoire dans un tournoi professionnel, en Serbie

2017 : 1ère participation à Roland Garros

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