Sezin Topçu, science infuse

Historienne et sociologue des sciences et des techniques, Sezin Topçu adore s’adresser sans jargon au grand public. Cette Bondynoise chercheuse au CNRS, à la sensibilité féministe, déteste rester à la surface des choses.

Que ferez-vous le 5  octobre à 16h ? Sezin Topçu, elle, s’adressera à son auditoire à la bibliothèque Denis Diderot.

Un micro, quelques notes et cette chercheuse au CNRS embarquera l’assistance dans l’odyssée du nucléaire en France. Elle pointera les questions que soulèvent son fonctionnement, la construction des oppositions à ce modèle énergétique, son avenir à l’heure du réchauffement planétaire. Pas de jargon mais de la vulgarisation, cette Bondynoise, historienne et sociologue des sciences et des techniques veut se faire comprendre de tous. Son approche colle parfaitement à la vocation de Sciences infuses, cette manifestation dédiée à la culture scientifique à laquelle elle participe. « J’aime bien illustrer mes propos par de nombreux exemples et jouer avec les mots », explique-t-elle.

Les failles du progrès technique

Chercheuse, professeure, docteur de l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales), conférencière, animatrice de colloques, l’ancienne élève de l’université du Bosphore, à Istanbul, pour- suit une trajectoire professionnelle brillante. Son ouvrage sur La France nucléaire, publié en 2013 a été traduit au Japon, le pays de la catastrophe de Fukushima. Pas la grosse tête pour autant. « En Turquie j’avais fait des études d’ingénieur en génie industriel et exercé brièvement pour me rendre compte que j’aspirais à autre chose. » Il y eut un évènement déclencheur. « En 1999, les plus de 17 000 morts dans le séisme d’Izmit m’ont fait prendre conscience des failles du progrès technique de nos sociétés. » Son implication dans l’aide aux victimes l’a ouverte au militantisme associatif. Elle s’est alors orientée vers les sciences sociales avec un master en sociologie des sciences et techniques, tout en s’intéressant de plus en plus aux questions environnementales. Cette bifurcation l’a amenée à se pencher un peu plus tard sur la condition féminine, sous l’angle de l’hyper-médicalisation du corps des femmes. « J’ai accouché à deux reprises et je sais de quoi je parle. »

La banlieue, on s’y sent bien

Son arrivée à Paris via Strasbourg en 2003, s’est faite en douceur. Lorsqu’on est bilingue en  anglais depuis l’âge de 9 ans, se mettre au français n’a rien de sorcier. « J’avais appris votre langue en regardant les films de Luc Besson, en écoutant les chansons de Patricia Kaas et de Jean-Jacques Goldmann », dit-elle en riant. Elle a emménagé en 2013 avec son mari physicien dans le  quartier de la Mare à la Veuve. « Nous voulions un logement plus spacieux qu’à Paris et davantage de verdure. J’ignorais tout de la ville mais je n’avais aucun préjugé sur la banlieue et nous nous y sentons bien. » Elle n’a pas mis longtemps à prendre ses repères. « J’adore la librairie Les 2 GeorgeS, je commande pas mal de livres à Audrey et Clara qui font un travail remar- quable. » Elle est également proche du collectif de la Miroiterie, à Blanqui, « un lieu magique et une superbe activité théâ- trale », assure-t-elle. Ce sont aussi des balades familiales en vélo au bord du canal. Chercheuse, Sezin Topçu a trouvé son havre à Bondy.

1999 : séisme à Izmit en Turquie

2002 : arrivée en France

2009 : naissance de Selenay

2010 : docteure de l’École des hautes études en sciences sociales

2013 : naissance de Tan et emménagement à Bondy.

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