Entre absurdité et poésie, Yacine Belhousse conduit son public dans son univers avec, comme volonté essentielle, de faire rire. Des problèmes géopolitiques du monde à ses petites
galères personnelles, ce Bondynois d’origine balaie avec beaucoup de subtilité tous les maux de notre société, sans pour autant se prendre en sérieux. Entre texte ciselé et improvisation, ce professionnel de l’humour sait y faire :
Je me suis tourné vers le stand-up parce que j’aimais bien écrire des blagues, des histoires. J’ai été biberonné dans ma jeunesse par la comédie des années 1990, avec les Inconnus, les Nuls, les séries comme Friends… J’ai commencé à faire du théâtre à l’école et ça m’a plu. Le stand-up, je me suis dit que c’était un moyen de mélanger à la fois l’écriture et la comédie, sans être obligé de me déguiser avec des perruques, des moustaches…
Diplômé d’un Master en cinéma, décroché à l’Université Paris 8 à Saint-Denis, Yacine Belhousse, aujourd’hui âgé de 42 ans, ne le cache pas :
Au départ, c’était pour me rassurer et rassurer ma famille, genre : « Je suis à la fac ! »
Si le comédien a aimé la théorie, il garde surtout une certaine tendresse pour les complexes culturels qui lui ont ouvert leurs portes, à Aubervilliers, à Stains ou à Bobigny, mais aussi dans plusieurs conservatoires parisiens.
C’était de vrais projets artistiques : on a pu écrire et jouer une pièce de A à Z.
Passages au Jamel Comedy Club
La banlieue fait partie de sa vie, mais il refuse de la caricaturer :
Je n’aime pas comme elle est trop souvent représentée. J’ai un problème avec les clichés sur cette banlieue dans laquelle j’ai grandi et où je ne me reconnais pas. J’espère dans mes spectacles ne pas donner une image faussée de ces cités où il y a tant de gens admirables. Je ne voudrais pas que la nouvelle génération me reproche ce que je reprochais à certains humoristes quand j’avais vingt ans.
Produisant lui-même ses spectacles, l’artiste bondynois aimerait tenter sa chance dans ce domaine au niveau du septième art. Yacine Belhousse en convient :
Sur des fictions au cinéma, même pour l’audiovisuel, il y a un vrai plaisir d’être indépendant, de pouvoir travailler hors de toute influence extérieure. Faire l’acteur ne m’obsède pas, mais je suis attiré par ce milieu pour écrire des fictions, comme je le fais pour des spectacles. Partir de rien, c’est ce qui me motive.
Jamais rassasié, l’auteur « des Hommes préhistoriques » ou de « Toi, cherche un titre ! » n’a pas l’intention de se mettre sur pause et de s’arrêter en si bon chemin :
Je suis un passionné, donc c’est plus facile de travailler intensément. J’ai beaucoup de gratitude pour tous ceux qui m’ont aidé et poussé.
Les 5 et 6 janvier, Yacine jouera les deux dernières représentations de son spectacle 2023 sur la scène de L’Européen à Paris. Il est déjà sur l’écriture de la suite de son one-man-show qu’il intitulera « 2024 ». Logique !